Bazar de Pilou.
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Re: Bazar de Pilou.
Je vois pas les images
pentax10d- tigre
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Re: Bazar de Pilou.
Je préfère les bars parallèlespilou45000 a écrit:Tu sais grimper aux arbres ?Le Titi a écrit:Si t'as besoin d'un dos argenté, voir même désargenté, j'suis là,pilou45000 a écrit:Si Anne n'a pas le premier rôle je ne signe pas !MiZar a écrit:tu l'écris et ensuite on en fait un film où ta douce tient un rôle important aussi !!!!
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c'est toujours mieux que de rester bêtement assis par terre sans rien faire.
Je suis pour la corrida no kill, on remet le taureau à l'eau .
Re: Bazar de Pilou.
et bon voyage.
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j'irais plus jamais "tout in haut de ch'térril"
du GIBOLIN le matin & tout va bien
chtibiloute- lion
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Re: Bazar de Pilou.
prévois du cinq sur cinq tropic contre les moustiques.pilou45000 a écrit:Départ dans 4 jours !
Bonne route et bisous à vous deux.
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Re: Bazar de Pilou.
bon voyage Pilou ,entre émotions et aventure,
jcr33- tigre
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Re: Bazar de Pilou.
Bonne route, ou plutôt bonne piste, et faites gaffe à vous.
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aleenoo- Admin
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Re: Bazar de Pilou.
Bon courage pour cette belle aventure
Nous on est allé au PAL près de Moulins et on a vu aussi des éléphants entre autres
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Re: Bazar de Pilou.
l'exotisme sans les risques , même pas une tourista !MiZar a écrit:Bon courage pour cette belle aventure
Nous on est allé au PAL près de Moulins et on a vu aussi des éléphants entre autres
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bon à rien , mauvais à tout
Re: Bazar de Pilou.
11 juillet
Comme prévu nous décollons de CDC le 11 juillet.
Après 6h de vol atterrissage à Libreville, les imprévus africains commencent. Impossible de sortir de l’aéroport, nous présentons des scans de nos autorisations d’entrées dans le pays, mais la police des frontières veut absolument les originaux sinon les gars nous remettent dans l’avion illico et retour à Paris ! Nous avons beau expliquer que nous avons reçu ces documents trois jours avant le départ par mail, ils ne veulent rien savoir ! Ça commence bien ! Nous ferons intervenir Alexis Boutemba, le député ami de Jean Defour qui nous a obtenu les autorisations d’entrer. Nous sortirons après 2h d’attente… Nous apprendrons plus tard qu’un sénateur Gabonais a été refoulé à l’aéroport de Paris quelques mois plus tôt, et qu’en représailles les autorités gabonaises font ch… tous les français voulant entrer dans le pays…
Direction l’hôtel Tropicana au bord de l’océan pour un repos bien mérité, nous sommes debouts depuis 3h30 du matin.
12 juillet
Je me lève à l’aube, nous sommes arrivés de nuit, il me tarde de voir la plage. Je me balade le long de la côte, étrange sensation de retrouver les plages de son enfance 50 ans après… Je m’y revois jouant avec mon père. Et dire qu’il est du voyage…
Ce sera une journée logistique. Il nous faut faire du change Euros-CFA, nous devons faire le plein de ravitaillement, de bouteilles d’eau pour l’expédition en forêt,… préparer les sacs à dos qui nous accompagneront avec le matériel de bivouac, récupérer la 4x4 de location, rencontrer nos guides Richard et Roger.
Bien entendu rien ne se passe comme prévu en Afrique. Problème de caution, nous n’aurons le 4x4 que demain matin, et Richard nous a fait faux bond… heureusement, notre « plan B » Roger l’éco-guide est au RDV.
13 juillet.
Départ prévu à 7h, c’est raté ! Nous aurons 3h de retard, mais nous avons notre véhicule, ouf ! C’est parti pour 650km, il faut traverser le Gabon du nord au sud : Libreville – Lambaréné -Fougamou - Mouila -Ndendé - Tchibanga. La route goudronnée est au départ totalement défoncée, des trous plus grands que des baignoires ! Ici la saison des pluies fait des ravages ! Impossible de dépasser des 10km/h sous peine de laisser le train avant du Pajero dans un trou ! Au bout de 400km ça s’arrange, les routes sont presque neuves, entretenues par les chinois qui exploitent la forêt… Je trace mais ralentissements obligés dans les nombreux villages où les enfants, les poules, les chévres,.. traversent sans regarder ! Il fait nuit rapidement, ici plus de soleil à partir de 18h30. Il faut traverser les villages encore plus lentement, les gens marchent sur les bords de la route sans éclairage et en toute insouciance, « dieu n’oublie personne »… .Nous croisons des feux de brousse, des flammes de 2m de chaque côtés de la route et des braises incandescentes qui sautent, on sent la chaleur à travers les vitres, je ralenti, mais Roger me dis « fonce » à cause du carburant dans le véhicule ! ça chauffe mais ça passe ! Les 32 dernier km avant Tchibanga seront infernaux : une piste où les ornières creusées par l’eau en saison des pluies font 10m de long 50cm de large et autant de profondeur ! Le Pajero souffre, ça passe, mais il nous faudra presque 3h pour parcourir ce dernier tronçons. . Arrivé à l’hôtel après 13h de route, je suis le seul à pouvoir conduire, je suis rincé ! L’hôtel est rincé aussi…
à suivre...
Comme prévu nous décollons de CDC le 11 juillet.
Après 6h de vol atterrissage à Libreville, les imprévus africains commencent. Impossible de sortir de l’aéroport, nous présentons des scans de nos autorisations d’entrées dans le pays, mais la police des frontières veut absolument les originaux sinon les gars nous remettent dans l’avion illico et retour à Paris ! Nous avons beau expliquer que nous avons reçu ces documents trois jours avant le départ par mail, ils ne veulent rien savoir ! Ça commence bien ! Nous ferons intervenir Alexis Boutemba, le député ami de Jean Defour qui nous a obtenu les autorisations d’entrer. Nous sortirons après 2h d’attente… Nous apprendrons plus tard qu’un sénateur Gabonais a été refoulé à l’aéroport de Paris quelques mois plus tôt, et qu’en représailles les autorités gabonaises font ch… tous les français voulant entrer dans le pays…
Direction l’hôtel Tropicana au bord de l’océan pour un repos bien mérité, nous sommes debouts depuis 3h30 du matin.
12 juillet
Je me lève à l’aube, nous sommes arrivés de nuit, il me tarde de voir la plage. Je me balade le long de la côte, étrange sensation de retrouver les plages de son enfance 50 ans après… Je m’y revois jouant avec mon père. Et dire qu’il est du voyage…
Ce sera une journée logistique. Il nous faut faire du change Euros-CFA, nous devons faire le plein de ravitaillement, de bouteilles d’eau pour l’expédition en forêt,… préparer les sacs à dos qui nous accompagneront avec le matériel de bivouac, récupérer la 4x4 de location, rencontrer nos guides Richard et Roger.
Bien entendu rien ne se passe comme prévu en Afrique. Problème de caution, nous n’aurons le 4x4 que demain matin, et Richard nous a fait faux bond… heureusement, notre « plan B » Roger l’éco-guide est au RDV.
13 juillet.
Départ prévu à 7h, c’est raté ! Nous aurons 3h de retard, mais nous avons notre véhicule, ouf ! C’est parti pour 650km, il faut traverser le Gabon du nord au sud : Libreville – Lambaréné -Fougamou - Mouila -Ndendé - Tchibanga. La route goudronnée est au départ totalement défoncée, des trous plus grands que des baignoires ! Ici la saison des pluies fait des ravages ! Impossible de dépasser des 10km/h sous peine de laisser le train avant du Pajero dans un trou ! Au bout de 400km ça s’arrange, les routes sont presque neuves, entretenues par les chinois qui exploitent la forêt… Je trace mais ralentissements obligés dans les nombreux villages où les enfants, les poules, les chévres,.. traversent sans regarder ! Il fait nuit rapidement, ici plus de soleil à partir de 18h30. Il faut traverser les villages encore plus lentement, les gens marchent sur les bords de la route sans éclairage et en toute insouciance, « dieu n’oublie personne »… .Nous croisons des feux de brousse, des flammes de 2m de chaque côtés de la route et des braises incandescentes qui sautent, on sent la chaleur à travers les vitres, je ralenti, mais Roger me dis « fonce » à cause du carburant dans le véhicule ! ça chauffe mais ça passe ! Les 32 dernier km avant Tchibanga seront infernaux : une piste où les ornières creusées par l’eau en saison des pluies font 10m de long 50cm de large et autant de profondeur ! Le Pajero souffre, ça passe, mais il nous faudra presque 3h pour parcourir ce dernier tronçons. . Arrivé à l’hôtel après 13h de route, je suis le seul à pouvoir conduire, je suis rincé ! L’hôtel est rincé aussi…
à suivre...
Dernière édition par pilou45000 le Lun Aoû 08 2022, 08:19, édité 3 fois
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Re: Bazar de Pilou.
Salut Pilou
Purée quelle aventure !!
Anne est toute mignonne habillée comme cela
Ta description de la route me donne envie d'aller au Ghana, c'est pareil là-bas
Vivement la suite
Purée quelle aventure !!
Anne est toute mignonne habillée comme cela
Ta description de la route me donne envie d'aller au Ghana, c'est pareil là-bas
Vivement la suite
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Re: Bazar de Pilou.
ça dépayse , c'est pas les monts d'arrée
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bon à rien , mauvais à tout
Re: Bazar de Pilou.
la description des routes ne me donne pas envie d'y aller pour moi
la suite! la suite!!!!
la suite! la suite!!!!
Re: Bazar de Pilou.
C'est pas pire que le Lot en fait. bon d'accord il y a des trous partout mais entre les trous, des fois, il y'a un peu de route quand mêmeMiZar a écrit:la description des routes ne me donne pas envie d'y aller pour moi
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Re: Bazar de Pilou.
Quoi d'autre de la part du Titi?MiZar a écrit:tu veux parler du trou quercynois avec la vieille prune?
Comme les poteaux : la suite, la suite.
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aleenoo- Admin
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Re: Bazar de Pilou.
14 juillet
Un bon petit déjeuner après la journée d’hier sans dîner vue l’heure à laquelle nous sommes arrivés : 23h.
Journée logistique à Tchibanga, je briefe Roger sur notre expédition : nous devons atteindre le village de Cachimba au nord du lac du même nom, puis remonter l’ancienne piste forestière qui part vers le nord jusqu’au pk12 où devrait se trouver une source et en contrebas une rivière. Notre but est de trouver une cascade au bord de laquelle pousse un bégonia : « begonia lacunosa ». Roger est éco-guide pour l’ANPN depuis 14 ans, même si il ne connait pas très bien ce secteur, il connait parfaitement la forêt, il sera notre chef d’équipe. Nous avons prévu 6 jours pour atteindre et trouver la cascade. Nous établirons un camp de base au village de Cachimba…
Roger nous présente trois porteurs qui nous accompagnerons Pie (le prénom d’un pape ! ), Jean Louis, et Antoine. Description de la mission et négociation devant une Regab :
Nous échangeons le Pajero contre le Land Cruiser de notre ami Jean. Indestructible, 10 places et taillé pour la piste (moteur 6L diesel et boite courte ), un reste de stock de la guerre de Libye, on peut tout acheter en Afrique…
Il faut faire le plein de gazoil et prendre 80L d’essence pour la pirogue. Problème : pas de carburant à Tchibanga aujourd’hui, le camion-citerne n’est pas arrivé ! Demain, peut-être…
Passage au marché, nous avons également besoin nourriture pour les 6 jours : 12kg de riz, boites de sardines à l’huile, poisson fumé, manioc, bananes, noix de palmes,…
Enfin nous nous posons un peu avant le soir. Au bord de la Nyanga. J’observe ce fleuve magnifique que j’ai scruté pendant des mois sur les cartes satellites afin de trouver l’emplacement de la cascade et le bon parcours pour y accéder… La Nyanga est là devant moi, étrange sensation encore une fois…
15 juillet.
Départ 8h pour le village de Cachimba. 2h de route pour atteindre Le village de Moukagara où devrait nous attendre une pirogue (je finis par parler au conditionnel… ), puis 2h30 de pirogue pour remonter une partie de la Nyanga et traverser le lac... Plein de carburant, le camion-citerne est arrivé dans la nuit !
Nous devons passer voir le conservateur de l’ANPN (Agence Nationale des Parcs Nationaux du Gabon), il nous faut une autorisation car nous allons pénétrer dans le parc Moukabala-Doudou qui est un site protégé. Roger nous prévient Le conservateur n’est pas un homme facile… Au courant de notre visite, il nous attend au poste de l’ANPN, mais… il n’est pas là, il devrait arriver avant midi ! J’aime ce proverbe africain : « les blancs vous avez une montre, nous, nous avons le temps »…
* Nous utilisons ce temps d’attente pour réorganiser tous les sacs à dos avec la bouffe et le matériel.
Monsieur le conservateur arrive enfin. Il faut être diplomate, il peut nous interdire l’accès au parc. Il n’est évidemment pas au courant de notre but réel, nous nous faisons passer pour des missionnaires en repérage botanique de la fondation AGRAP (Association pour la Gestion Riveraine des Aires Protégées) crée par Jean au Gabon. Il entame un long laïus sur sa vision de la protection de la forêt en collaboration avec les ONG. Dans son uniforme impeccable et son discours dans un français parfait, il cherche visiblement à nous impressionner et à imposer son autorité. Je l’observe permanence dans les yeux, à aucun moment je ne baisserai le regard. Il ne doit pas gagner « la partie », mais il ne doit pas non plus la perdre. Grand seigneur, puisque nous représentons une ONG, il nous exempte de payer les droits d’entrée au parc soit 45000 CFA. Nous proposons de faire tout de même un don pour l’ANPN. D’un air satisfait et nous remerciant, sa réponse est simple : « Offrez nous 200L de carburant pour une de nos missions ». On fait un rapide calcul : 130000 CFA, l’enf… ! Peu importe, nous pouvons continuer.
Un bon petit déjeuner après la journée d’hier sans dîner vue l’heure à laquelle nous sommes arrivés : 23h.
Journée logistique à Tchibanga, je briefe Roger sur notre expédition : nous devons atteindre le village de Cachimba au nord du lac du même nom, puis remonter l’ancienne piste forestière qui part vers le nord jusqu’au pk12 où devrait se trouver une source et en contrebas une rivière. Notre but est de trouver une cascade au bord de laquelle pousse un bégonia : « begonia lacunosa ». Roger est éco-guide pour l’ANPN depuis 14 ans, même si il ne connait pas très bien ce secteur, il connait parfaitement la forêt, il sera notre chef d’équipe. Nous avons prévu 6 jours pour atteindre et trouver la cascade. Nous établirons un camp de base au village de Cachimba…
Roger nous présente trois porteurs qui nous accompagnerons Pie (le prénom d’un pape ! ), Jean Louis, et Antoine. Description de la mission et négociation devant une Regab :
Nous échangeons le Pajero contre le Land Cruiser de notre ami Jean. Indestructible, 10 places et taillé pour la piste (moteur 6L diesel et boite courte ), un reste de stock de la guerre de Libye, on peut tout acheter en Afrique…
Il faut faire le plein de gazoil et prendre 80L d’essence pour la pirogue. Problème : pas de carburant à Tchibanga aujourd’hui, le camion-citerne n’est pas arrivé ! Demain, peut-être…
Passage au marché, nous avons également besoin nourriture pour les 6 jours : 12kg de riz, boites de sardines à l’huile, poisson fumé, manioc, bananes, noix de palmes,…
Enfin nous nous posons un peu avant le soir. Au bord de la Nyanga. J’observe ce fleuve magnifique que j’ai scruté pendant des mois sur les cartes satellites afin de trouver l’emplacement de la cascade et le bon parcours pour y accéder… La Nyanga est là devant moi, étrange sensation encore une fois…
15 juillet.
Départ 8h pour le village de Cachimba. 2h de route pour atteindre Le village de Moukagara où devrait nous attendre une pirogue (je finis par parler au conditionnel… ), puis 2h30 de pirogue pour remonter une partie de la Nyanga et traverser le lac... Plein de carburant, le camion-citerne est arrivé dans la nuit !
Nous devons passer voir le conservateur de l’ANPN (Agence Nationale des Parcs Nationaux du Gabon), il nous faut une autorisation car nous allons pénétrer dans le parc Moukabala-Doudou qui est un site protégé. Roger nous prévient Le conservateur n’est pas un homme facile… Au courant de notre visite, il nous attend au poste de l’ANPN, mais… il n’est pas là, il devrait arriver avant midi ! J’aime ce proverbe africain : « les blancs vous avez une montre, nous, nous avons le temps »…
* Nous utilisons ce temps d’attente pour réorganiser tous les sacs à dos avec la bouffe et le matériel.
Monsieur le conservateur arrive enfin. Il faut être diplomate, il peut nous interdire l’accès au parc. Il n’est évidemment pas au courant de notre but réel, nous nous faisons passer pour des missionnaires en repérage botanique de la fondation AGRAP (Association pour la Gestion Riveraine des Aires Protégées) crée par Jean au Gabon. Il entame un long laïus sur sa vision de la protection de la forêt en collaboration avec les ONG. Dans son uniforme impeccable et son discours dans un français parfait, il cherche visiblement à nous impressionner et à imposer son autorité. Je l’observe permanence dans les yeux, à aucun moment je ne baisserai le regard. Il ne doit pas gagner « la partie », mais il ne doit pas non plus la perdre. Grand seigneur, puisque nous représentons une ONG, il nous exempte de payer les droits d’entrée au parc soit 45000 CFA. Nous proposons de faire tout de même un don pour l’ANPN. D’un air satisfait et nous remerciant, sa réponse est simple : « Offrez nous 200L de carburant pour une de nos missions ». On fait un rapide calcul : 130000 CFA, l’enf… ! Peu importe, nous pouvons continuer.
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Re: Bazar de Pilou.
impressionnant ton récit ,
la suite avec impatience
la suite avec impatience
pentax10d- tigre
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Re: Bazar de Pilou.
Faut reconnaitre que ça a autre allure que Paris - St Paul de Vence un 1er Aout, même par la N7.
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aleenoo- Admin
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Re: Bazar de Pilou.
Belle description de l'aventure, un partie des 200 litres de carburant vont p'être être "conservées " pour sa consommation personnelle . Tu as eu raison de la jouer fine avec le fonctionnaire .
Vivement la suite:super:
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Re: Bazar de Pilou.
mes enfants seront tranquilles , les bégonias sont sur le balcon
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Re: Bazar de Pilou.
Tu parles, on lui a filé les 200L en CFA, c'est sans doute allé directement dans sa poche...Le Titi a écrit:Belle description de l'aventure, un partie des 200 litres de carburant vont p'être être "conservées " pour sa consommation personnelle . Tu as eu raison de la jouer fine avec le fonctionnaire .
Vivement la suite:super:
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Re: Bazar de Pilou.
Non pas de carnet de route Mon Capitaine. Par contre Anne a tenu à jour Polarsteps, et Colette un résumé de chaque journée au dictaphone. Nous compilerons toutes ces données plus tard.MiZar a écrit:super récit et photos, je suppose que tu as tenu un carnet de route
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Re: Bazar de Pilou.
On démarre avec 4h de retard, Roger dira « ici l’heure de départ c’est l’heure à laquelle les problèmes sont résolus » . La route est bonne, entretenue par les compagnies pétrolières qui prospectent plus au sud. Très peu de monde sur le trajet, nous sommes dans ce que l’on appelle le Gabon profond, très peu peuplé et quasiment aucun d’étranger dans la région. Le Gabon est un pays à la démographie particulière 2.3 millions d’habitants dont 2 millions à Libreville, le reste n’est qu’une immense foret primaire, intacte, naturelle et vierge où aucune trace d'activité humaine passée ou présente n'est clairement visible.
Au détour d’un virage un éléphant qui vient de traverser, je freine, marche arrière, la bestiole se retourne à moins de 5m de nous mais à l'arrière du Land Cruiser Jean Louis hurle : « roule, roule ! » . J’enclenche la première et redémarre, pas eu le temps de prendre une photo, dommage… Les gabonais craignent les éléphants. Les forêts humides du Gabon sont l’un des derniers bastions des éléphants de forêt : l’Assala. Le pays abrite à lui seul environ 70% de tous les éléphants de forêt africains aujourd'hui. Ils sont ici en surpopulation et ravagent régulièrement les plantations dans les villages. Il y a parfois des accidents avec les villageois qui défendent leurs cultures.
Un peu plus loin c’est un gorille qui se balade dans la plaine Nos gars ont de bons yeux, l’animal est à une centaine de mètres. C’est un male solitaire, un dos argenté, nous l’observons à la jumelle quelques minutes avant qu’il ne disparaisse dans la forêt.
Arrivé à Mougagara au bord de la Nyanga, notre trajet routier s’arrête ici. Il faut se présenter au Chef du village. Par tradition c’est à l’aîné du groupe que revient cette obligation, c’est donc notre doyenne Colette, la compagne de mon père, qui lui rend visite dans sa case. Le gars est atypique, un brin mégalo. Il s’appelle Paigzo et a décidé de renommer son village Paigzoville et certifie qu’il est sur le point d’en obtenir l’autorisation auprès des autorités… Il faut dire qu’il contrôle tous les passages par le bac sur la rive d’en face. Les villages et la ville de Gamba de l’autre côté de la Nyanga ne sont ravitaillées que par la route depuis que l’aéroport de Gamba est fermé (plus de compagnie aérienne). Moyennant quelques CFA et une bouteille de rouge, il nous accorde une pirogue et un pilote. Il veillera sur notre Land Cruiser garé devant sa case, nous souhaite bon voyage et que dieu nous protège...
A partir de là nous sommes « libres », plus personne ne peut nous arrêter…
C’est parti pour 2h30 de pirogue.
En guise de pirogue, un vieux rafiot en résine… Capacité maximale : 3 personnes, nous sommes huit, mais gilets de sauvetage obligatoires ! C’est rassurant surtout quand on voit l’état des gilets qui semblent avoir traversé plusieurs guerres… Le pilote porte bien son nom, il navigue sans faille et évite les différents bancs de sable. Nous avons emporté 150 pains que nous distribuons dans les camps de pêcheurs présents de temps en temps sur les rives. C’est la tradition. Les pêcheurs restent plusieurs jours sans redescendre à Mougagara. Nous croisons beaucoup d’oiseaux et quelques hippopotames qui nous ignorent royalement tant que l’on reste à bonne distance.
Arrivée au village de Cachimba. Il est à l’abandon, plus aucune piste n’arrive ici depuis plusieurs années. De plus en plus de villages sont dans cette situation au Gabon, les autorités n’entretiennent plus les voies de circulation . Nous installons notre camp de base.
La nuit est tombée Pie et Jean Louis préparent le diner. Cuisine au feu de bois et au menu : bouillon de poisson fumé, riz, et manioc. C’est très bon. Ils seront nos cuisinier jusqu’à la fin du périple.
Nos quatre gars sont agréables, très sympathiques, et ont beaucoup d’humour. Une réelle complicité va se construire entre nous tout au long du voyage. Ils ont vite compris que nous ne sommes pas de simples touristes. Colette qui est botaniste connait bien la flore et les oiseaux, elle a 78 ans et en Afrique on respecte les anciens. Anne qui est vétérinaire a emporté une pharmacie conséquente et soignera les différents bobos de toute l’équipe, elle les impressionne et gagne rapidement leur confiance. Pour finir, ils sont touchés par mon histoire quand je leur explique que je suis presque né au Gabon et que j’ai vécu en Afrique jusqu’à l’âge de 17 ans. Et puis je connais bien la géographie des lieux avec les heures que j’ai passées sur les cartes satellites pendant plusieurs mois. Ils m’appelleront « Monsieur Philippe » pendant toute l’expédition, et Roger finira par dire « Mon frère »
Dodo, nous sommes rincés, la journée a été longue et riche…
16 juillet
Une fois de plus je me lève à l’aube, il faut que je trouve le départ de l’ancienne piste à l’entrée du village. Quand j'y arrive, je suis impressionné, elle est couverte de hautes herbes de 2m. Les cartes satellite que j’ai utilisées datent de 2020, l'ancienne piste était bien visible mais en 2 ans la végétation a sérieusement avancé. Je suis inquiet, rien ne va pas être simple si c’est comme ça sur 12km. Je fais le point avec Roger.
à suivre...
Au détour d’un virage un éléphant qui vient de traverser, je freine, marche arrière, la bestiole se retourne à moins de 5m de nous mais à l'arrière du Land Cruiser Jean Louis hurle : « roule, roule ! » . J’enclenche la première et redémarre, pas eu le temps de prendre une photo, dommage… Les gabonais craignent les éléphants. Les forêts humides du Gabon sont l’un des derniers bastions des éléphants de forêt : l’Assala. Le pays abrite à lui seul environ 70% de tous les éléphants de forêt africains aujourd'hui. Ils sont ici en surpopulation et ravagent régulièrement les plantations dans les villages. Il y a parfois des accidents avec les villageois qui défendent leurs cultures.
Un peu plus loin c’est un gorille qui se balade dans la plaine Nos gars ont de bons yeux, l’animal est à une centaine de mètres. C’est un male solitaire, un dos argenté, nous l’observons à la jumelle quelques minutes avant qu’il ne disparaisse dans la forêt.
Arrivé à Mougagara au bord de la Nyanga, notre trajet routier s’arrête ici. Il faut se présenter au Chef du village. Par tradition c’est à l’aîné du groupe que revient cette obligation, c’est donc notre doyenne Colette, la compagne de mon père, qui lui rend visite dans sa case. Le gars est atypique, un brin mégalo. Il s’appelle Paigzo et a décidé de renommer son village Paigzoville et certifie qu’il est sur le point d’en obtenir l’autorisation auprès des autorités… Il faut dire qu’il contrôle tous les passages par le bac sur la rive d’en face. Les villages et la ville de Gamba de l’autre côté de la Nyanga ne sont ravitaillées que par la route depuis que l’aéroport de Gamba est fermé (plus de compagnie aérienne). Moyennant quelques CFA et une bouteille de rouge, il nous accorde une pirogue et un pilote. Il veillera sur notre Land Cruiser garé devant sa case, nous souhaite bon voyage et que dieu nous protège...
A partir de là nous sommes « libres », plus personne ne peut nous arrêter…
C’est parti pour 2h30 de pirogue.
En guise de pirogue, un vieux rafiot en résine… Capacité maximale : 3 personnes, nous sommes huit, mais gilets de sauvetage obligatoires ! C’est rassurant surtout quand on voit l’état des gilets qui semblent avoir traversé plusieurs guerres… Le pilote porte bien son nom, il navigue sans faille et évite les différents bancs de sable. Nous avons emporté 150 pains que nous distribuons dans les camps de pêcheurs présents de temps en temps sur les rives. C’est la tradition. Les pêcheurs restent plusieurs jours sans redescendre à Mougagara. Nous croisons beaucoup d’oiseaux et quelques hippopotames qui nous ignorent royalement tant que l’on reste à bonne distance.
Arrivée au village de Cachimba. Il est à l’abandon, plus aucune piste n’arrive ici depuis plusieurs années. De plus en plus de villages sont dans cette situation au Gabon, les autorités n’entretiennent plus les voies de circulation . Nous installons notre camp de base.
La nuit est tombée Pie et Jean Louis préparent le diner. Cuisine au feu de bois et au menu : bouillon de poisson fumé, riz, et manioc. C’est très bon. Ils seront nos cuisinier jusqu’à la fin du périple.
Nos quatre gars sont agréables, très sympathiques, et ont beaucoup d’humour. Une réelle complicité va se construire entre nous tout au long du voyage. Ils ont vite compris que nous ne sommes pas de simples touristes. Colette qui est botaniste connait bien la flore et les oiseaux, elle a 78 ans et en Afrique on respecte les anciens. Anne qui est vétérinaire a emporté une pharmacie conséquente et soignera les différents bobos de toute l’équipe, elle les impressionne et gagne rapidement leur confiance. Pour finir, ils sont touchés par mon histoire quand je leur explique que je suis presque né au Gabon et que j’ai vécu en Afrique jusqu’à l’âge de 17 ans. Et puis je connais bien la géographie des lieux avec les heures que j’ai passées sur les cartes satellites pendant plusieurs mois. Ils m’appelleront « Monsieur Philippe » pendant toute l’expédition, et Roger finira par dire « Mon frère »
Dodo, nous sommes rincés, la journée a été longue et riche…
16 juillet
Une fois de plus je me lève à l’aube, il faut que je trouve le départ de l’ancienne piste à l’entrée du village. Quand j'y arrive, je suis impressionné, elle est couverte de hautes herbes de 2m. Les cartes satellite que j’ai utilisées datent de 2020, l'ancienne piste était bien visible mais en 2 ans la végétation a sérieusement avancé. Je suis inquiet, rien ne va pas être simple si c’est comme ça sur 12km. Je fais le point avec Roger.
à suivre...
Dernière édition par pilou45000 le Mer Aoû 10 2022, 06:44, édité 5 fois
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Sigma SD15 - SD1M
Re: Bazar de Pilou.
C'est pas de la petite balade touristique , quelle logistique !! .
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Je me lance dans la méditation.
c'est toujours mieux que de rester bêtement assis par terre sans rien faire.
Je suis pour la corrida no kill, on remet le taureau à l'eau .
Re: Bazar de Pilou.
C'est passionnant et touchant vos relations (je ne parle pas d'Anne 🥰)
Je vois bien un bouquin pour le futur...
Colette n'as pas une fille?....
Je vois bien un bouquin pour le futur...
Colette n'as pas une fille?....
Re: Bazar de Pilou.
J'y pensais aussi au bouquinMiZar a écrit:C'est passionnant et touchant vos relations (je ne parle pas d'Anne 🥰)
Je vois bien un bouquin pour le futur...
Colette n'as pas une fille?....
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Je me lance dans la méditation.
c'est toujours mieux que de rester bêtement assis par terre sans rien faire.
Je suis pour la corrida no kill, on remet le taureau à l'eau .
Re: Bazar de Pilou.
belle suite de cette aventure
pentax10d- tigre
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Re: Bazar de Pilou.
Pour un bouquin, on nous l'a déjà suggéré, mais pas sûr que cette histoire intéresse grand monde...
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Re: Bazar de Pilou.
Demain, je pense. La journée du 16 juillet a été longue est riche. Pas mal de chose à écrire et j'ai plein de choses à faire aujourd'hui.berzip a écrit:c'est quand la suite ?
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Re: Bazar de Pilou.
l'histoire est super intérressante, en rajoutant tous les antécedents qui conduisent à ce road trip, histoire multigénérationelle, et en romançant un peu , ça peut très bien le fairepilou45000 a écrit:Pour un bouquin, on nous l'a déjà suggéré, mais pas sûr que cette histoire intéresse grand monde...
Re: Bazar de Pilou.
…Je fais le point avec Roger. Nous avons remarqué un sentier qui contourne les vielles cases, il rejoint l’ancienne piste qui devrait être plus dégagée.
Petit déjeuner conséquent préparé par Pie et Jean-Louis : café, omelette au légumes, riz et bouillon de poisson. Il faut emmagasiner les calories nous nous préparons à une marche difficile dans la forêt.
Roger organise le portage, la moitié de la nourriture restera ici et les gars feront l’aller-retour quand nous serons arrivés au pk12 et que nous rechercherons la cascade. Les gars ont des charges d’au moins 30kg. Colette ne porte rien, Anne et moi avons des sacs à dos d’environ 10kg. Dans le mien tout le matériel « technique » : le Sigma et sa batterie de batteries + un objectif 70-300mm, le drone et ses accessoires, deux Power-Bank, un panneau solaire de 18w, des jumelles, une paire de talkie-walkie,… etc.
Vers 9h nous sommes prêts, par Whatsapp nous prévenons nos proches qui suivent notre parcours depuis la France que nous n’aurons sans doute plus de réseau pendant les 6 prochains jours…
En route ! Roger ouvre la piste, je le suis, puis viennent Colette et Anne. Pie, Jean-Louis et Antoine ferment la marche.
L’ancienne piste n’est plus qu’un étroit sentier. Nous progressons sans trop de difficulté au début, mais rapidement Roger doit jouer de la machette, la végétation se densifie.
Les sacs sont lourds, au bout d’une heure de marche Pie s’arrête. Il coupe un arbre à la machette, nous nous demandons bien pourquoi. En fait il extrait des lanières d’écorce de Kala pour soutenir les sacs avec leur tête et mieux répartir la charge qu’ils supportent. Ces gars connaissent parfaitement la forêt, ils sont capables de reconnaitre un koala, ou un perroquet non seulement à leur cri mais également au simple son du battement de leurs ailes, sans même les voirs. Ils sont tous originaire de la région. Bien sûr Roger en tant qu’éco-guide a une formation et une grande expérience mais Pie, Jean-Louis, et Antoine aussi. Ils travaillaient avec l’ONG PROGRAM pour la protection des gorilles jusqu’à l’arrivée de la pandémie du Covid19 qui a stoppé toute activité de ce type en Afrique et particulièrement au Gabon.
Soudain Roger lève la main droite, signe qu’il faut s’arrêter dans un silence absolu. Un bruit de feuilles et de branches, nous n’avions rien entendu. C’est un groupe d’éléphants. Ils sont tout proches mais la visibilité est à peine de 10m dans la forêt et nous ne les voyons pas. Par contre eux nois ont surement détectés. D’un mouvement du bras Roger nous indique la direction de leur déplacement : ils traversent la piste. Nous attendrons qu’ils soient passés pour repartir. Les éléphants en forêt ne sont pas dangereux si nous ne les dérangeons pas. Le plus gros risque est de se retrouver au milieu d’un groupe sans s’en rendre compte. Mon père s’est fait charger plusieurs fois pour avoir commis cette erreur… Ceci dit, quand un éléphant charge, c’est souvent de l’esbroufe et il s’arrête à quelques mètres. Mais on ne va pas tester, surtout que Jean-Louis ne les aime pas du tout…
Un peu plus loin c’est un groupe de gorilles que Roger détecte. Même attitude, silence absolu et nous nous ne bougerons pas jusqu’à ce qu’ils s’éloignent.
Nous croiserons également un python, une bête impressionnante d’environ 4m de long tranquillement étendu le long du sentier, il nous observe mais ne bouge pas. Roger hésite à passer, finalement nous le contournerons. Nous dérangerons aussi plusieurs fois des singes.
Nous devinons les limites de l’ancienne piste de chaque côté du sentier et parfois des clairières et des vestiges de constructions nous rappellent que cette piste était autrefois entretenue et utilisée par le forestier Hervé Baker.
Avec Roger nous faisons régulièrement le point : je suis notre progression sur l’appli Outdooractive dans laquelle j’ai téléchargé la carte satellite, et mon téléphone dispose d’un GPS même sans réseau. Au bout de trois heures nous avons fait environ la moitié du parcours. Nous avions imaginé faire un premier bivouac à mi-chemin, mais nous progressons plutôt bien, environ 2km par heure, et Colette fait preuve d’une détermination incroyable. Nous prenons la décision de continuer.
Arrivée au pk7. D’après les écrits de mon père, il y a ici un pont sur une rivière et j’avais identifié l’endroit sur les cartes satellites. La rivière est bien là, mais le pont est en piteux état. Il ne reste plus qu’un seul des grands arbres qui formaient le tablier, le reste s’est écroulé. Nous descendons le cours d’eau sur quelques mètres pour trouver un passage. Les différents éléments tombés du pont sont là un peu plus bas et nous permettent de traverser.
pk10. Pause dans une petite clairière, quelques biscuits et bananes. Voilà plus de cinq heures que nous marchons. La végétation et la topographie changent. La forêt est plus épaisse et nous progressons à flanc de colline. Nous approchons des monts Doudou. La pression monte, entendrons nous comme mon père il y plus de 20 ans l’eau de la cascade depuis la piste ?
A suivre...
Petit déjeuner conséquent préparé par Pie et Jean-Louis : café, omelette au légumes, riz et bouillon de poisson. Il faut emmagasiner les calories nous nous préparons à une marche difficile dans la forêt.
Roger organise le portage, la moitié de la nourriture restera ici et les gars feront l’aller-retour quand nous serons arrivés au pk12 et que nous rechercherons la cascade. Les gars ont des charges d’au moins 30kg. Colette ne porte rien, Anne et moi avons des sacs à dos d’environ 10kg. Dans le mien tout le matériel « technique » : le Sigma et sa batterie de batteries + un objectif 70-300mm, le drone et ses accessoires, deux Power-Bank, un panneau solaire de 18w, des jumelles, une paire de talkie-walkie,… etc.
Vers 9h nous sommes prêts, par Whatsapp nous prévenons nos proches qui suivent notre parcours depuis la France que nous n’aurons sans doute plus de réseau pendant les 6 prochains jours…
En route ! Roger ouvre la piste, je le suis, puis viennent Colette et Anne. Pie, Jean-Louis et Antoine ferment la marche.
L’ancienne piste n’est plus qu’un étroit sentier. Nous progressons sans trop de difficulté au début, mais rapidement Roger doit jouer de la machette, la végétation se densifie.
Les sacs sont lourds, au bout d’une heure de marche Pie s’arrête. Il coupe un arbre à la machette, nous nous demandons bien pourquoi. En fait il extrait des lanières d’écorce de Kala pour soutenir les sacs avec leur tête et mieux répartir la charge qu’ils supportent. Ces gars connaissent parfaitement la forêt, ils sont capables de reconnaitre un koala, ou un perroquet non seulement à leur cri mais également au simple son du battement de leurs ailes, sans même les voirs. Ils sont tous originaire de la région. Bien sûr Roger en tant qu’éco-guide a une formation et une grande expérience mais Pie, Jean-Louis, et Antoine aussi. Ils travaillaient avec l’ONG PROGRAM pour la protection des gorilles jusqu’à l’arrivée de la pandémie du Covid19 qui a stoppé toute activité de ce type en Afrique et particulièrement au Gabon.
Soudain Roger lève la main droite, signe qu’il faut s’arrêter dans un silence absolu. Un bruit de feuilles et de branches, nous n’avions rien entendu. C’est un groupe d’éléphants. Ils sont tout proches mais la visibilité est à peine de 10m dans la forêt et nous ne les voyons pas. Par contre eux nois ont surement détectés. D’un mouvement du bras Roger nous indique la direction de leur déplacement : ils traversent la piste. Nous attendrons qu’ils soient passés pour repartir. Les éléphants en forêt ne sont pas dangereux si nous ne les dérangeons pas. Le plus gros risque est de se retrouver au milieu d’un groupe sans s’en rendre compte. Mon père s’est fait charger plusieurs fois pour avoir commis cette erreur… Ceci dit, quand un éléphant charge, c’est souvent de l’esbroufe et il s’arrête à quelques mètres. Mais on ne va pas tester, surtout que Jean-Louis ne les aime pas du tout…
Un peu plus loin c’est un groupe de gorilles que Roger détecte. Même attitude, silence absolu et nous nous ne bougerons pas jusqu’à ce qu’ils s’éloignent.
Nous croiserons également un python, une bête impressionnante d’environ 4m de long tranquillement étendu le long du sentier, il nous observe mais ne bouge pas. Roger hésite à passer, finalement nous le contournerons. Nous dérangerons aussi plusieurs fois des singes.
Nous devinons les limites de l’ancienne piste de chaque côté du sentier et parfois des clairières et des vestiges de constructions nous rappellent que cette piste était autrefois entretenue et utilisée par le forestier Hervé Baker.
Avec Roger nous faisons régulièrement le point : je suis notre progression sur l’appli Outdooractive dans laquelle j’ai téléchargé la carte satellite, et mon téléphone dispose d’un GPS même sans réseau. Au bout de trois heures nous avons fait environ la moitié du parcours. Nous avions imaginé faire un premier bivouac à mi-chemin, mais nous progressons plutôt bien, environ 2km par heure, et Colette fait preuve d’une détermination incroyable. Nous prenons la décision de continuer.
Arrivée au pk7. D’après les écrits de mon père, il y a ici un pont sur une rivière et j’avais identifié l’endroit sur les cartes satellites. La rivière est bien là, mais le pont est en piteux état. Il ne reste plus qu’un seul des grands arbres qui formaient le tablier, le reste s’est écroulé. Nous descendons le cours d’eau sur quelques mètres pour trouver un passage. Les différents éléments tombés du pont sont là un peu plus bas et nous permettent de traverser.
pk10. Pause dans une petite clairière, quelques biscuits et bananes. Voilà plus de cinq heures que nous marchons. La végétation et la topographie changent. La forêt est plus épaisse et nous progressons à flanc de colline. Nous approchons des monts Doudou. La pression monte, entendrons nous comme mon père il y plus de 20 ans l’eau de la cascade depuis la piste ?
A suivre...
Dernière édition par pilou45000 le Jeu Aoû 11 2022, 16:28, édité 8 fois
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