Bazar de Pilou.
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Re: Bazar de Pilou.
sacrée balade
pentax10d- tigre
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Re: Bazar de Pilou.
Nous reprenons notre marche après une vingtaine de minutes de pause. Nous progressons plus lentement, la forêt se resserre davantage sur l’ancienne piste. Depuis le départ il fait chaud et humide mais c’est supportable. A l’approche du pk12 nous commençons à entendre le bruit de l’eau en contre bas de la colline, nous échangeons un regard qui en dit long avec Anne et Colette, les cœurs battent fort, l’émotion est palpable… Plus que quelques mètres quand Roger lève la main droite. Stop et silence ! Du bruit dans les branches devant nous. C’est un éléphant, un male solitaire, il est vraiment très proche. Il est au pk12 ! Comme s’il nous attendait…
Le vieux pachyderme solitaire s’enfonce dans la forêt, Roger décide qu’il faut descendre en contre bas pour établir notre campement à proximité de la rivière, nous dépassons le pk12 de quelques centaines de mètres pour un accès plus facile. Les gars nettoient une zone à la machette et nous installons les tentes. En moins de 15 min. ils ont trouvé du bois mort, allumé le feu, et construit un banc. ………
Nous avons crapahuté 6h30 dans la forêt, il se fait « tard » et la nuit ne va pas tarder à tomber, nous explorerons la rivière demain. La cascade devrait se trouver à une centaine de mètres en aval. Je fais un point GPS : le point bleu sur la carte m’indique notre position, et un peu plus bas sur la gauche le point blanc que j’avais identifié comme pouvant être la cascade. Je ne peux m’empêcher de cogiter, j’ai passé tant d’heures parfois tard dans la nuit à trouver cet endroit et nous sommes si près du but…
Nous n’avons pas pris de douche depuis deux jours. Nous avons transpiré et bouffé tant de poussière que j’ai l’impression que ma couche de crasse est plus épaisse que celle de mes vêtements ! Nous allons nous laver dans la rivière, une salle de bain magnifique. Je me glisse dans l’eau qui bien que fraiche fait un bien fou !
Pie et Jean-Louis préparent le diner, l’ambiance est détendu et à la rigolade. Roger me fait part de son admiration quant à la force et à la résistance de Colette…
En fin de repas, Pie se lève et taille encore du bois à la machette. Anne interroge Roger, qui lui répond « il prépare la projection du film ». Éclats de rire. Colette rajoute « gabonnais, bien sûr ». Pie revient et dit « oui, oui ». Il plante en face de nous un bâton avec une encoche qui contient exactement la place pour son portable, et la séance commence. Nous sommes loin de tout en pleine forêt équatoriale, et dans l’environnement sonore incroyable des insectes de la nuit nous regardons un film gabonais populaire sur la condition des femmes ! Surréaliste !
Fin du film, dodo, on est tous rincés. Demain sera un autre jour…
A suivre...
Le vieux pachyderme solitaire s’enfonce dans la forêt, Roger décide qu’il faut descendre en contre bas pour établir notre campement à proximité de la rivière, nous dépassons le pk12 de quelques centaines de mètres pour un accès plus facile. Les gars nettoient une zone à la machette et nous installons les tentes. En moins de 15 min. ils ont trouvé du bois mort, allumé le feu, et construit un banc. ………
Nous avons crapahuté 6h30 dans la forêt, il se fait « tard » et la nuit ne va pas tarder à tomber, nous explorerons la rivière demain. La cascade devrait se trouver à une centaine de mètres en aval. Je fais un point GPS : le point bleu sur la carte m’indique notre position, et un peu plus bas sur la gauche le point blanc que j’avais identifié comme pouvant être la cascade. Je ne peux m’empêcher de cogiter, j’ai passé tant d’heures parfois tard dans la nuit à trouver cet endroit et nous sommes si près du but…
Nous n’avons pas pris de douche depuis deux jours. Nous avons transpiré et bouffé tant de poussière que j’ai l’impression que ma couche de crasse est plus épaisse que celle de mes vêtements ! Nous allons nous laver dans la rivière, une salle de bain magnifique. Je me glisse dans l’eau qui bien que fraiche fait un bien fou !
Pie et Jean-Louis préparent le diner, l’ambiance est détendu et à la rigolade. Roger me fait part de son admiration quant à la force et à la résistance de Colette…
En fin de repas, Pie se lève et taille encore du bois à la machette. Anne interroge Roger, qui lui répond « il prépare la projection du film ». Éclats de rire. Colette rajoute « gabonnais, bien sûr ». Pie revient et dit « oui, oui ». Il plante en face de nous un bâton avec une encoche qui contient exactement la place pour son portable, et la séance commence. Nous sommes loin de tout en pleine forêt équatoriale, et dans l’environnement sonore incroyable des insectes de la nuit nous regardons un film gabonais populaire sur la condition des femmes ! Surréaliste !
Fin du film, dodo, on est tous rincés. Demain sera un autre jour…
A suivre...
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Re: Bazar de Pilou.
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j'irais plus jamais "tout in haut de ch'térril"
du GIBOLIN le matin & tout va bien
chtibiloute- lion
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Re: Bazar de Pilou.
excellent
Milodermick- chat
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Re: Bazar de Pilou.
C'est pas le camping des flots bleus
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Je me lance dans la méditation.
c'est toujours mieux que de rester bêtement assis par terre sans rien faire.
Je suis pour la corrida no kill, on remet le taureau à l'eau .
Re: Bazar de Pilou.
17 juillet
Comme d’habitude je me lève à l’aube, Pie et jean-louis sont déjà debout et alimentent le feu. Aujourd’hui nous devons descendre à la recherche de La cascade et du bégonia. J’observe la rivière, elle descend rapidement en aval et parcourir les berges semble difficile mais impossible d’envoyer le drone…
Malgré leur grande expertise de la forêt, nos gars ne connaissent pas les bégonias. Il faut dire que c’est une plante rare comparée aux autres espèces. Le begonia lacunosa pousse souvent au bord des cours d’eau, rivières et cascades, sur les talus dans la litière de feuilles en décomposition ou parois rocheuses couvertes de mousse. C’est une plante endémique, c’est-à-dire qu’elle ne pousse naturellement que dans une zone bien précise. Trouver ce bégonia sera pour nous l’ultime certitude d’être à LA cascade. Une petite lacune dans notre organisation : nous n’avons pas de photo du bégonia que nous recherchons, et ici pas de réseau. Colette fait un rapide croquis de la feuille.
Roger, décide qu’il est plus simple qu’ils partent en reconnaissance. Nous attendons leur retour en faisant quelques photos de ce lieu magnifique. Anne en profitera pour faire une belle glissade et se retrouver les fesses dans l’eau !
Au bout d’une demi-heure nos quatre compagnons de route reviennent avec une feuille, c’est le lacunosa ! Applaudissement général ! Les gars sont très fiers ! Mais Roger indique que l’accès est compliqué et que Colette ne pourra pas y accéder. Ce à quoi Anne lui répond : « ça ce n’est pas possible, elle doit y aller ! ». Ça relève presque de l’escalade, mais nous y parvenons et nous arrivons à La cascade et sur la paroi rocheuse couverte de mousse à environ 4m de hauteur le Lacunosa est là…
L’endroit est superbe, mais impossible de prendre du recul pour de belles photos, peu importe nous avons atteint notre but.
Nous rentrons au campement et nous décidons de prendre Roger à part pour lui révéler le réel but de notre mission. Ne pouvant retenir ses larmes, Colette lui explique la promesse que nous avons faite, et Anne a une question qui lui tient à cœur : « Nous sommes ici chez vous, dans votre pays, nous tenons à ce vous soyez d’accord, est-ce que c’est ok pour vous ?»
Nous avons l’impression de l’avoir un peu trompé depuis le départ, mais la réaction de Roger est remarquable et il est également très ému. Il prend Colette par l’épaule : « vous avez fait une promesse et tout ce chemin pour arriver jusqu'ici, une promesse doit être tenue. Je suis ok, il n’y a pas de problème ». Les gars demandent s’ils devront se tenir à l’écart pendant que nous disperserons les cendres. Notre réponse est simple : nous avons fait ce voyage tous ensemble, alors nous serons tous ensemble.
Dans l’après-midi nous retournerons à la cascade, un moment qui nous appartient à tous les sept...
Mon père m’a presque fait naitre ici, j’avais à peine deux ans quand je suis arrivé, et aujourd’hui c’est moi qui le ramène dans ce pays qu’il a tant aimé. Anne si proche de lui dira : « je laisse un petit bout de moi ici », et Colette aura eu la force d'accompagner son homme jusqu’à son dernier voyage. Nous sommes fatigués mais heureux…
Comme d’habitude je me lève à l’aube, Pie et jean-louis sont déjà debout et alimentent le feu. Aujourd’hui nous devons descendre à la recherche de La cascade et du bégonia. J’observe la rivière, elle descend rapidement en aval et parcourir les berges semble difficile mais impossible d’envoyer le drone…
Malgré leur grande expertise de la forêt, nos gars ne connaissent pas les bégonias. Il faut dire que c’est une plante rare comparée aux autres espèces. Le begonia lacunosa pousse souvent au bord des cours d’eau, rivières et cascades, sur les talus dans la litière de feuilles en décomposition ou parois rocheuses couvertes de mousse. C’est une plante endémique, c’est-à-dire qu’elle ne pousse naturellement que dans une zone bien précise. Trouver ce bégonia sera pour nous l’ultime certitude d’être à LA cascade. Une petite lacune dans notre organisation : nous n’avons pas de photo du bégonia que nous recherchons, et ici pas de réseau. Colette fait un rapide croquis de la feuille.
Roger, décide qu’il est plus simple qu’ils partent en reconnaissance. Nous attendons leur retour en faisant quelques photos de ce lieu magnifique. Anne en profitera pour faire une belle glissade et se retrouver les fesses dans l’eau !
Au bout d’une demi-heure nos quatre compagnons de route reviennent avec une feuille, c’est le lacunosa ! Applaudissement général ! Les gars sont très fiers ! Mais Roger indique que l’accès est compliqué et que Colette ne pourra pas y accéder. Ce à quoi Anne lui répond : « ça ce n’est pas possible, elle doit y aller ! ». Ça relève presque de l’escalade, mais nous y parvenons et nous arrivons à La cascade et sur la paroi rocheuse couverte de mousse à environ 4m de hauteur le Lacunosa est là…
L’endroit est superbe, mais impossible de prendre du recul pour de belles photos, peu importe nous avons atteint notre but.
Nous rentrons au campement et nous décidons de prendre Roger à part pour lui révéler le réel but de notre mission. Ne pouvant retenir ses larmes, Colette lui explique la promesse que nous avons faite, et Anne a une question qui lui tient à cœur : « Nous sommes ici chez vous, dans votre pays, nous tenons à ce vous soyez d’accord, est-ce que c’est ok pour vous ?»
Nous avons l’impression de l’avoir un peu trompé depuis le départ, mais la réaction de Roger est remarquable et il est également très ému. Il prend Colette par l’épaule : « vous avez fait une promesse et tout ce chemin pour arriver jusqu'ici, une promesse doit être tenue. Je suis ok, il n’y a pas de problème ». Les gars demandent s’ils devront se tenir à l’écart pendant que nous disperserons les cendres. Notre réponse est simple : nous avons fait ce voyage tous ensemble, alors nous serons tous ensemble.
Dans l’après-midi nous retournerons à la cascade, un moment qui nous appartient à tous les sept...
Mon père m’a presque fait naitre ici, j’avais à peine deux ans quand je suis arrivé, et aujourd’hui c’est moi qui le ramène dans ce pays qu’il a tant aimé. Anne si proche de lui dira : « je laisse un petit bout de moi ici », et Colette aura eu la force d'accompagner son homme jusqu’à son dernier voyage. Nous sommes fatigués mais heureux…
Les lumières d’Igotchi
C’était un soir d’automne
Ambiance monotone
Tu aurais pu attendre juillet
Un peu plus d’été
Et quelques lumières africaines
Alors je n’aurais pas pleuré
J’aurais rêvé
De tes envies lointaines
C’était un soir en France
Loin de mon enfance
Tu aurais pu attendre et me laisser
Là où nous aimions aller
En quelques musiques africaines
Alors je n’aurais pas pleuré
J’aurais joué
Tes mélodies incertaines
C’était un soir de pluie
Gris comme l’ennui
Tu aurais pu attendre quelques soleils
Quelques terres rouge-vermeille
Quelques couleurs africaines
Alors je n’aurais pas pleuré
J’aurais photographié
Tes rêves désembrumés
C’était un soir avant la nuit
Tu as suivi les lumières d’Igotchi
Tu aurais pu m’attendre au petit jour
Pour un battement d’ailes en contre-jour
Papillon de tes nuits africaines
Alors je n’aurais pas pleuré
J’aurais murmuré
L’espoir enfin de te trouver
C’était un soir d’automne
Ambiance monotone…
Je t’emmènerai
Vers tes lumières infinies
Et je te poserai
Là où l’eau coule africaine…
Philippe Duruisseau - novembre 2019
Dernière édition par pilou45000 le Dim Aoû 14 2022, 19:46, édité 8 fois
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Re: Bazar de Pilou.
Bravo à toute l'équipe, c'est vraiment émouvant de lire tout cela. Vous êtes tous formidables . Nous avons les larmes au yeux, c'est un peu comme si nous avions été avec vous dans cette aventure.
Vous êtes très beaux tout les trois sur la dernière photo. Colette à l'air émue, fatiguée, fière de vous, il se dégage aussi un sentiment de tristesse dans son regard, ça doit aller à cent à l'heure dans sa tête.
Bisous à vous
Ah oui ! juste un petit reproche quand même ...... sur la photo de fin ça penche un peu à droite .
Vous êtes très beaux tout les trois sur la dernière photo. Colette à l'air émue, fatiguée, fière de vous, il se dégage aussi un sentiment de tristesse dans son regard, ça doit aller à cent à l'heure dans sa tête.
Bisous à vous
Ah oui ! juste un petit reproche quand même ...... sur la photo de fin ça penche un peu à droite .
Dernière édition par Le Titi le Dim Aoû 14 2022, 15:10, édité 1 fois
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Je me lance dans la méditation.
c'est toujours mieux que de rester bêtement assis par terre sans rien faire.
Je suis pour la corrida no kill, on remet le taureau à l'eau .
Re: Bazar de Pilou.
émotions, amours, respects
ces moments vécus si fort, et que vous nous faites partager....
et que l'on ressent... c'est si beau
avec cette photo du papa (à qui tu ressembles) et ton poème, tu nous retournes
merci de nous avoir permis de voyager avec vous , et d'avoir partagé cette quête
le bouquin s'impose!!!
ces moments vécus si fort, et que vous nous faites partager....
et que l'on ressent... c'est si beau
avec cette photo du papa (à qui tu ressembles) et ton poème, tu nous retournes
merci de nous avoir permis de voyager avec vous , et d'avoir partagé cette quête
le bouquin s'impose!!!
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